Cet article est rédigé en toute humilité par un chercheur qui veut juste partager avec vous quelques principes et pistes de réflexions
Si utiliser une lampe torche pour rentrer du ciné vous paraît inutile, ou si changer de trottoir face à une menace à venir vous paraît inconcevable, vous n’êtes très certainement pas sensible à votre sécurité.
À contrario, si vous commencez à consulter cet article, il est probable que vous soyez soucieux de votre sécurité et de votre environnement.
L’environnement… Voici un paramètre à ne pas éluder dans le cadre de la « self-défense ».
Je vais tenter de vous faire prendre conscience de son importance en quelques lignes.
Les militaires l’ont bien compris : la maîtrise de son environnement, du « terrain » est un vrai atout dans la bataille.
Sun Tzu, dans son œuvre « l’Art de la guerre » nous le rappelle : « qui ignore la nature du terrain sera bien en peine de conduire une armée ».
Il est donc possible de transposer ce concept à la protection personnelle.
En effet, avoir une pleine conscience de son environnement (et donc le comprendre) nous permet de mieux gérer une agression et/ou un combat au corps à corps.
Il est intéressant d’y réfléchir, et de se questionner sur notre propre acquisition de cet environnement :
Dans quel endroit j’évolue ? (Maison, rue, quartier, magasin, pays étranger, etc.). Quels sont les dangers potentiels de ces configurations ?
Me concernant, dans quel état de vigilance dois-je être lorsque j’évolue dans ces éléments ? Le code-couleurs de Cooper est un excellent outil d’introspection : être en « blanc » alors que j’évolue dans une zone « chaude » est une ineptie !! (Voir l’annexe)
(Le code couleur de Dean Cooper – Le code couleur d’état de vigilance du colonel John Dean « Jeff » Cooper est un système qui rend compte du niveau de vigilance d’une personne afin d’essayer de réduire ou d’éliminer le risque d’une agression.)
Bien prendre en compte, bien « scanner » son environnent permet d’anticiper un problème à venir, mais permet surtout une manœuvre d’évitement ou de fuite. (Voir le précédent article sur le blog traitant de la fuite).
Une bonne capacité à « faire son environnement » (l’analyser) est essentielle et permet de :
– détecter les endroits sécurisants (parois, écrans à l’épreuve des projectiles, issues de secours, etc.) ;
– contrôler les angles morts afin d’éviter une mauvaise surprise ;
– détecter les objets usuels ;
– jauger un adversaire, interpréter ses attitudes (mains cachées), détecter les « faiblesses de l’armure » (piercing ou boucle d’oreille pouvant être arraché, etc.).
Fort de tous ces éléments, je vais maintenant pouvoir me positionner dans cet environnement :
Dans une salle, je me situe plutôt face à une porte, et non-loin de la sortie de secours (que j’aurais détectée dès mon arrivée).
Aux toilettes, plutôt dans un box verrouillable à contrario d’une pissotière, etc.
Ces différents exemples doivent maintenant vous amener à vous interroger sur la manière dont vous évoluez dans votre vie de tous les jours.
Si toutefois votre bonne anticipation et la prise en compte de votre environnement direct n’a pas suffit face à un ou plusieurs agresseurs potentiels, vous allez devoir combattre…
C’est à ce moment précis que le « monde » qui vous entoure doit vous paraître riche d’idées et de solutions : il faut donc utiliser ce mobilier urbain pour frapper l’adversaire, cet objet usuel pour lancer, attaquer, leurrer – ce blouson pour masquer, étrangler, etc.
Votre pratique martiale doit intégrer l’utilisation de l’environnement et de tout ce qu’il peut vous apporter dans votre réponse (scénarios mettant en œuvre des objets de la vie de tous les jours, dans des ambiances et sur des terrains différents).
L’environnement est variable. Votre entraînement doit alors se baser sur cette incertitude et vous permettre d’exploiter dans l’instant tous les éléments détectés en amont par cette « intelligence situationnelle » afin de faire cesser la menace.
Que vous soyez néophyte ou aguerri, appréhender son environnement de la manière la plus efficiente possible peut vous sortir d’une mauvaise passe en déployant un minimum d’énergie.
Le but de cet article est aussi de vous aider à modifier votre état d’esprit afin que l’observation et l’analyse des détails deviennent un réflexe.
Votre cerveau est votre meilleure arme :
il transforme votre environnement en opportunités de défense, même s’il ne doit pas vous affranchir d’un entraînement adapté.
Mikael T est instructeur de KAPAP Self Defense à Remiremont dans les Vosges (88).
Pour en savoir plus c’est par ici.